Texte de Christiane Laforge
lu à la présentation de Louis Wauthier
au Gala de l'Ordre du Bleuet, le 15 juin 2013
Né à Chicoutimi le 5 novembre 1955, le frère de Jean Wauthier, directeur du bureau des affaires publiques à l’UQAC, et parrain de Jean-Philippe Wauthier, animateur vedette de plusieurs émissions à la télévision, est incontestablement issu d’une famille où la communication est génétique. Louis Wauthier, personnage intemporel du milieu artistique au Saguenay–Lac-Saint-Jean, est devenu un nom étroitement lié à de grandes productions scéniques, coiffant plusieurs chapeaux : danseur, chorégraphe, metteur en scène, concepteur, directeur artistique, directeur pédagogique et professeur de danse.
Si loin que l’on remonte dans le temps, les étapes de sa carrière semblent être sans véritables dates tellement sa vie est un fil en continu. Un fil dont le début est inextricable d’un écheveau aux couleurs rouge de sa passion et bleu de ses racines. Hyperactif, omniprésent, Louis est le fils spirituel de plusieurs pères. Une filiation multiple qui a forgé un homme peu conventionnel.
Première naissance, le danseur. Très jeune, Louis préfère les mouvements syncopés et rythmés des pieds d’un quadrille sur scène au trio d’attaquants sur glace. Une passion qui s’épanouira aux feux de la rampe de l’Ensemble folklorique Les Farandoles, fondé en 1966 par Jacques Biron. Pourtant c’est Madame Butterfly, l’opéra de Puccini qui le fera frémir : « Je veux ça », presse-t-il du haut de ses 5 ans, ébloui par les décors, la mise en scène, l’expression dramatique de l’interprétation. Le battement d’ailes du rêve s’éloigne au rythme des pas de danse qui le lient de plus en plus étroitement à la destinée des Farandoles, simultanément comme danseur, enseignant, chorégraphe et directeur pédagogique.
Seconde naissance, l’homme de théâtre. Formé à la danse, le petit garçon de 5 ans est devenu un grand homme de la scène aux côtés d’un géant : Ghislain Bouchard. « Un visionnaire, un grand créateur, un défenseur de la langue française et de la culture québécoise, un rassembleur. », dit-il de celui qui lui a ouvert les portes du théâtre en 1982. Il collabore déjà avec lui comme animateur à l’École de langue française de l’université. Il a 26 ans et Ghislain l’engage comme chorégraphe pour l’opérette du Carnaval-Souvenir L’Auberge du Cheval Blanc. Il récidivera plusieurs fois pour Les brigands, Orphée aux Enfers, Barbe-bleue, La Chauve-Souris, Boccaccio, Mesdames de la Halle. Cependant, l’événement majeur, le coup d’envoi des 25 prochaines années de sa vie, a lieu le jour où le père de la Fabuleuse Histoire d’un royaume, à titre de concepteur, auteur et metteur en scène, recrute Louis Wauthier comme chorégraphe et assistant. Il se retrouve à la bonne place au bon moment : depuis janvier 1997, Louis Wauthier est le directeur artistique des grands spectacles produit par le Théâtre municipal de La Baie. Dans ce coffre à souvenirs, on retrouve aussi Le Tour du Monde de Jos Maquillon, Le Bal des lasers et des fontaines, La Chasse-galerie au monde de la féerie et La folle nuit des feux-follets.
Membre de plusieurs conseils d’administration d’organismes culturels, dont la Société d’art lyrique du Royaume, Louis Wauthier est professeur et animateur de programmes universitaires. Il prête volontiers son expérience de metteur en scène et de chorégraphe pour des causes caritatives comme le spectacle Chanson pour tes yeux, le concert-bénéfice pour la restauration de la Cathédrale de Chicoutimi ou du Gala du Mérite économique de la Chambre de commerce du Saguenay. Il est fréquemment l’invité à des rencontres, par exemple : l’Éducation et la culture pour la Solidarité rurale du Québec ou le colloque les Arts et la ville : Culture des villes, culture des champs. Il contribue à l’essor de jeunes artistes pour lesquels il tente d’ouvrir des portes, à l’instar du compositeur David Bérubé par un concert au Théâtre du Palais municipal de La Baie ou Jeannick Fournier, émule de Céline Dion, par la mise en scène de son spectacle au Capitole de Québec. Boulimique de défis, il a été responsable de la conception et des déplacements au défilé de la Fête nationale du Québec, le 24 juin 1997. Il a fait partie, en avril 2000, du comité chargé d’un nouveau concept d'exposition au Musée d'archéologie et d'histoire Pointe-à-Callière, à Montréal.
Déclaré Personnalité touristique de l’année au gala de l’Association touristique régionale en 2008, Louis Wauthier précise que son succès est celui d’une équipe. Se confiant à la journaliste du Quotidien, Mélyssa Gagnon, il ajoute : « C'est tellement facile d'avoir de l'énergie quand tu as de l'intérêt. Des fois, on dirait que je n'ai pas assez de ma vie. Ma plus grande déception, c'est de ne pas avoir été musicien, écrivain, chanteur car, renchérit l’infatigable Louis, ce que l'on fait doit toujours être plus grand que ce que l'on est.»
Le 15 juin 2013
LOUIS WAUTHIER
Pour sa contribution exceptionnelle
à la danse et aux grands spectacles
fut reçu membre de L’Ordre du Bleuet
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